en partant d'une friche

En partant d'une friche

 

Si vous disposez d'un terrain à l'abandon, prairie négligée ou parcelle embroussaillée, sa reprise exige un certain nombre d'opérations qui, bien comprises et convenablement appliquées, vous permettront de pratiquer un jardinage biologique presque immédiatement et spontanément productif.

 

Il est bien entendu nécessaire de nettoyer un tel terrain mais cela doit se faire sans barbarie et sans hâte, en respectant un certain nombre de points essentiels..

 

 

S'il s'agit d'une vieille prairie

 

Surtout si elle est envahie par de hautes herbes, graminées pour la plupart, dont les chaumes anciens forment un matelas sur le sol, le mieux est de faucher assez haut afin de dégager les branches mortes, les souches qui, éventuellement, pourraient joncher le sol et risqueraient d'endommager les lames d'outils.

 

 

Il faut ensuite effectuer ...

 

... un véritable « cardage » du terrain à l'aide d'un solide râteau faneur ou d'un croc à fumier à quatre dents pour démêler le feutrage végétal qui cuirasse le sol.

Faites-en des tas que vous disposerez sur le pourtour du terrain, de préférence à l'ombre en prévision du compost.

 

Ne les brûlez pas.

 

 

Arrachez ensuite ...

 

... à la houe les grosses touffes d'herbe et les plaques que forme le tissu des racines superficielles.

Ce travail sera aisé s'il est effectué à reculons (bien que la houe s'emploie habituellement en avançant.

Il faut éviter de marcher sur le sol ainsi décroûté car la plupart des herbes s'y enracineraient à nouveau aussitôt.

 

 

Tranchez d'un coup ...

 

... sec et précis des plaques d'une vingtaine de centimètres de large environ et de 5 centimètres d'épaisseur.

La lame vient sectionner les plantes juste en-dessous du collet, donc à bonne profondeur.

Soulevez légèrement pour arracher unifor­mément les bandes de terre obtenues et déposez-les devant vous sur le sol, où vous les laisserez sécher quelques jours.

 

 

Pour les touffes ...

 

... les plus volumineuses, le mieux est de les secouer fortement en les heurtant contre le fer de l'outil pour les débarrasser au maximum de leur terre afin qu'elles se dessèchent plus rapidement.

Lorsque l'herbe sera fanée, vous pourrez dégager complètement votre terrain à la griffe et au râteau et vous disposerez alors d'un volume appréciable de matériaux immédiatement utilisables pour votre compost.

 

 

Ainsi décapé ...

 

... le sol est prêt à être travaillé selon les techniques du labour biologique.

Ce travail préalable pourra sembler pénible et superflu à certains, il est cependant absolument nécessaire à la constitution d'un sol propre et sain.

   

 

Il vaut mieux, en effet, y consacrer un peu plus de temps et de labeur lors de la création du jardin et être durablement débarrassé d'un grand nombre de mauvaises herbes que de retourner rapidement un terrain en friche.

 

Car, enfouie en profondeur, la couverture végétale se décomposerait mal, formant un obstacle infranchissable aux racines des légumes et contrecarrant pour longtemps la fertilité du sol, ce qui favorise le parasitisme, tant animal que végétal.

Si le terrain est envahi par les broussailles

 

Votre tentation de tout brûler pour nettoyer cette végétation buissonnante (genêt, prunellier, épine-vinette, ronce...) sera grande.

 

N'en faites rien, vous vous priveriez ainsi d'un important capital d'humus en détruisant la couche vivante superficielle du sol et vos précieux auxiliaires que sont les vers de terre.

 

 

Procédez comme précédemment ...

 

... en sélectionnant les matériaux au fur et à mesure de leur collecte.

 

Vous mettez de côté les branchettes et brindilles de grosseur supérieure à celle d'un doigt.

Vous pourrez soit les brûler ultérieurement et ajouter leurs cendres au compost ou les disperser sur le terrain, soit les utiliser pour recouvrir le compost d'une toiture protectrice.

 

La litière de feuilles, d'herbes et de branches mortes sera autant que possible laissée en place selon la grossièreté et l'état de décomposition des éléments.

 

 

Dessouchez les arbustes ...

 

... gênants en évitant de ramener en surface les couches profondes du sol et profitez de cette opération pour en replanter un certain nombre sur le pourtour de la parcelle afin de former une haie vive qui servira d' abri et de lieu de nourriture pour les oiseaux et constituera une excellente clôture, l' aubépine ou l'ajonc valant bien tous les « barbelés» du monde...

 

   

La reprise de tels terrains ...

 

... et leur nettoyage s'effectuant de préférence en automne, après la chute des feuilles, les travaux de plantation ou de replantation sont faci­lités d'autant et peuvent s'effectuer lentement, de façon raisonnée.

 

Vous disposerez ainsi de tout le temps nécessaire pour nettoyer méthodiquement la parcelle et pour mettre en place vos arbres fruitiers , dessiner vos planches et, éventuellement, construire vos châssis avant le grand démarrage de printemps.